Dormir sous la tente, apprendre à cuisiner, construire sa propre table, partir sur les chemins… Cet été, une vingtaine de jeunes de 7 à 12 ans ont quitté les vieilles pierres et le béton de la capitale pour découvrir le cœur du scoutisme en pleine nature bourguignonne. Une expérience riche en émotions pour ce nouveau groupe qui souffle sa première bougie en septembre.
Ouvert il y a tout juste un an au sein du 18e arrondissement, le groupe de la Goutte d’Or a accueilli tout au long de l’année des jeunes du quartier ou des environs.
Au printemps, ils étaient 25 enfants à l’avoir rejoint, 21 louveteaux et jeannettes et 3 scouts-guides. « Il n’y avait pas suffisamment de jeunes de 11 à 14 ans pour un faire un camp » explique Samuel, chef et directeur du camp. « On s’est donc adaptés et on a préféré organiser un seul camp avec la peuplade et la tribu ». Les plus âgés, les scouts-guides et les 3e temps louveteaux-jeannettes sont donc partis une douzaine de jours, et le reste de la peuplade une semaine.
Un camp sous le signe de la solidarité
Ces jeunes issus de différents horizons ont enfilé leur foulard en tissu Wax pour vivre à fond le moment fort du scoutisme : le camp.
« La moitié des jeunes est arrivée au fur et à mesure de l’année, ils ont tous vécu au moins une réunion mais jamais de camp, c’était une grande première pour eux » raconte le chef. Le grand départ s’est organisé avec un objectif : ne laisser personne sur le bord de la route.
« Les jeunes viennent de tous les milieux, certains de la classe moyenne, d’autres ne sont arrivés en France que très récemment et quelques-uns vivent dans des hôtels du Samu Social, dans une certaine précarité. Nous nous sommes arrangés pour faire un prix symbolique pour les enfants qui en avaient besoin, nous avons organisé en parallèle une campagne de crowfunding pour payer le matériel de campisme : les tentes, les duvets, les gamelles… ».
Grâce à cette solidarité, tous les jeunes qui le souhaitaient ont ainsi pu partir dresser leur tente du 17 au 26 juillet, à Cosne-sur-Loire, à la frontière du pays de Puisaye-Forterre, le nord boisé de la campagne bourguignonne.
Concentré de scoutisme
« Ça a été une super expérience pour les jeunes » témoigne Samuel ! « On avait vécu beaucoup de moments forts avec eux ». Un exemple ? « Le concours cuisine ! C’était vraiment génial parce qu’aucun des jeunes ne savaient à quoi ça ressemblait, mais ils se sont tous pris au jeu. Vu que c’était leur première année à tous, il n’y avait pas d’anciens qui connaissaient les codes pour montrer aux plus petits.
On leur a laissé carte blanche et ils ont pris le concours cuisine en main. On l’a organisé à la fin du camp et on voyait déjà, après une semaine de service et de préparation de repas, qu’ils se débrouillaient seuls et qu’ils avaient déjà gagné en autonomie ».
Un autre temps fort des camps, l’exploration, a lui aussi été expérimenté par les scouts-guides et les louveteaux-jeannettes les plus âgés. « On a fait une journée de rando avec eux » retrace le directeur de camp. « Le matin, on a marché tous ensemble, et puis l’après-midi on a fait deux équipes. Les jeunes avaient la carte, la boussole et la mission de rentrer en camp. Il y avait deux chefs par équipe qui marchaient 20 ou 30 mètres derrière eux, pour être là au cas où, mais qui les laissaient se débrouiller, chercher leur chemin, se tromper d’itinéraire… Ils ont appris à être plus autonomes, à se repérer sur la carte et aller à la rencontre des gens du coin pour trouver leur chemin quand ils étaient perdus. »
Une première expérience de scoutisme riche en émotions pour la vingtaine de jeunes du groupe de la Goutte d’Or et une aventure unique puisque, l’été prochain, il y aura déjà des anciens pour guider les plus jeunes.