Avec trois groupes ouverts entre 2014 et 2017, trois projets d’ouverture pour 2018/2019, le territoire Pays de Savoie a pour ambition forte de semer du scoutisme partout où il peut. Pour son délégué territorial, il n’est pas imaginable de laisser des jeunes demandeurs sur des listes d’attente. Rencontre.
A la rentrée 2017, Annecy a vu ouvrir son 3e groupe Scouts et Guides de France. « Les deux groupes existants à Annecy avaient des listes d’attente » explique Gilles, délégué territorial.
« On a donc décidé d’ouvrir un nouveau groupe pour répondre à cette demande de scoutisme. On a récupéré ces listes et on a pris contact avec les familles. On leur a ensuite proposé de co-organiser un week-end découverte tous ensemble. On a demandé qui serait partant pour s’investir.
Après un mois de réflexion, en juin, plusieurs familles étaient mobilisées et le groupe a vu le jour la rentrée 2017 ».
Aujourd’hui le groupe compte une quarantaine de jeunes, même si les premiers mois ont été difficiles. « Le problème majeur c’est le recrutement de chefs et cheftaines » témoigne Gilles.
« Ce n’est pas qu’il n’y en a pas, mais que beaucoup de personnes veulent ou pensent que les chefs et cheftaines doivent être des étudiants et étudiantes de moins de 25 ans. La représentation faussée qu’on se fait des chefs est bloquante car elle empêche de nombreux adultes de nous rejoindre ».
« On ouvre le groupe et l’intendance suivra ! »
Le mot d’ordre du délégué territorial : « d’abord ouvrir des groupes, l’intendance suivra ensuite». Et c’est ainsi que trois projets d’ouverture de groupe ont été lancés pour l’année 2018/2019.
L’ouverture du premier est prévue en cette rentrée 2018 dans le Bas Chablais, à cheval entre la France et la Suisse. « Sur le canton de Genève, qui est limitrophe, il y a 1700 scouts, dont un tiers sont français » détaille Gilles.
Les scouts suisses sont face à des problèmes de développement car ils ne peuvent pas accueillir tous les jeunes Suisses. « Il y a un potentiel de développement important, même si le scoutisme suisse et français n’est pas une identique. Nous avons déjà un ouvreur de groupe et une dizaine de familles est intéressée pour participer au groupe ».
Avant mars 2019, le territoire Pays de Savoie espère ouvrir un nouveau groupe dans le nord de Chambéry, à la périphérie d’Aix-les-Bains. « On a appris qu’il y avait des listes d’attente dans les groupes de Chambéry » précise le délégué territorial. Les trois groupes existants couvrent aujourd’hui l’est, l’ouest et l’agglomération, la logique est donc de remonter vers le nord.
La troisième ouverture, prévue pour la rentrée, est un projet hybride, à la jonction du territoire Pays de Savoie et le territoire de la Saône au Leman.
« Ce sera un groupe inter-territorial, dans une zone où la culture du scoutisme est moins identifiée. Ce n’est pas comme dans les autres projets d’ouverture, où il y a une demande. Là, il y a un vrai travail de développement à mener et analyser comment on peut implanter le scoutisme sur ce territoire ».
Un groupe de travail local pour semer du scoutisme
Pour mener l’ensemble de cette dynamique de développement et d’ouverture, le délégué territorial ne compte pas uniquement sur l’équipe du territoire mais sur un groupe pilote. « Suite au vote de la résolution Semeurs de scoutisme à l’Assemblée Générale de 2016, on a créé un groupe de travail » explique Gilles.
« Il y a des membres de l’équipe territoriale, des équipes de groupes, des chefs et cheftaines, toutes les personnes intéressées par la thématique du développement. La mission est de réfléchir à la manière de semer le scoutisme sur notre territoire et déterminer où nous pouvons implanter les groupes.
On a d’abord essayé de proposer de faire de l’essaimage, mais sans grand succès, alors on a misé sur l’ouverture de nouveaux groupes. Grâce au réseau de ses membres, ce groupe de travail permet d’appeler des ouvreurs de groupe potentiels et travailler le projet avec les membres de l’équipe pilote. Le développement n’est pas porté uniquement par l’équipe territoriale ».
L’ambition est ainsi de répondre « au grand désir de scoutisme qui existe dans notre territoire » et de permettre à tous les jeunes qui le souhaitent de vivre cette aventure.
Un objectif bien parti pour être atteint, comme en témoignent les nouveaux foulards qui se multiplient sur le territoire des Pays de Savoie.