Se déplacer, se nourrir, se loger : selon Jean Jouzel, expert du GIEC et intervenant aux Journées Nationales, ces trois actions combinées qui rythment notre quotidien dégagent la moitié des émissions de gaz à effet de serre… Pour baisser collectivement notre bilan carbone, à l’image de la fable du Colibri, chacun peut agir à son niveau ! Transport « bas carbone » par excellence, le vélo est l’une des solutions idéales pour changer ses habitudes, moyennant un peu d’organisation et quelques astuces techniques.

Pour relever le défi d’atteindre le label 3 de l’évènement éco-responsable, l’équipe organisatrice d’A l’Unisson avait lancé aux participants un défi vélo pour se rendre à Jambville : au final, 155 vélos ont relevé le challenge. Et pour poursuivre sur cette lancée, la « journée mondiale pour le vélo » du 3 juin prochain sera l’occasion pour chacun et chacune d’enfourcher sa petite reine. Que ce soit seul, en binôme, en équipe, ou en unités lors des activités prévues ou même sans foulard, en tant que citoyen et citoyenne. Un nouveau défi à relever pour les SGDF !

L’équivalent d’un Paris-Mumbaï par la route

À l’arrivée des cyclistes, samedi matin à Jambville, l’équipe organisatrice des JN comptabilise les kilomètres parcourus. Les chiffres s’additionnent, le parking à vélo, construit en bois, est rapidement et totalement rempli… Au total ce sont 7 300 km qui ont été parcourus par les participants cyclistes, soit la distance Paris-Mumbaï ! Les cyclistes arborent de grands sourires, arrivant seuls ou en petits groupes, depuis la gare de Meulan, de Paris pour le groupe qui s’était donné rendez-vous Porte Maillot ou de bien plus loin, comme Grenoble. Certains, partis la veille, se sont arrêtés en route pour en « récupérer » d’autres sur la route. Et le charme des petites routes du Vexin a opéré. Pour nombre d’entre eux, c’était une grande première et « c’est cool de venir à vélo à Jambville ! » affirme Henri, compagnon 3^eme temps, « surtout quand on n’est pas trop loin, comme nous, basés à Maisons-Laffitte… »

Une question d’organisation en amont

C’était un bon défi personnel pour Gabrielle, cheftaine pionnier-caravelle de 23 ans : « je suis contente de l’avoir fait et c’est tout à fait reproductible avec des jeunes. ». « C’est juste une question d’organisation » ajoute un trio venu de Massy, après 62 km parcourus. Partis à 7h30 pour arriver à midi, ils avaient confié à d’autres leurs gros sacs. Leur conseil our les maîtrises qui souhaiteraient se lancer : lorsqu’ils prévoient de faire un camp vélo, ils organisent plusieurs sorties cyclistes dans l’année pour pouvoir permettre aux jeunes de leur caravane de s’entrainer en douceur.

Nicolas, 48 ans, n’ayant pas de voiture à disposition pour venir aux JN, s’est décidé à venir à vélo: pourtant habitué aux pistes cyclables, il n’avait jamais pensé rallier Jambville ainsi ! « Pourtant, j’ai déjà fait des camps vélo avec les jeunes, en partant de Paris ; ils ont adoré rouler au petit matin dans les rues désertes de la capitale… »

« Au début, j’avais peur de l’inertie de groupe, mais je me dis que c’est juste quelque chose qu’il faut pouvoir organiser si on veut venir avec nos jeunes ». Un trio de cheftaines scouts-guides, venues de Paris, pensent déjà au trajet en vélo qu’elles souhaitent faire avec leurs jeunes la prochaine fois qu’elles viendront à Jambville ! De leur propre aveu, être en groupe est aussi un facteur qui les a aidées dans ce périple pour venir aux Journées Nationales, alors qu’elles sont adeptes de la bicyclette depuis leur premier temps Compagnons passé à vélo sur les routes de France.

A la découverte de l’autre

Et le combo train + vélo ? « Ce n’est pas compliqué, mais si on est 30 dans le RER c’est sans doute moins facile, il vaut mieux contacter la gare en amont pour que tout se passe au mieux » dit Olivia, 22 ans. « Dans l’année on a beaucoup de jeunes qui viennent au local à vélo ; on a installé des porte-vélos devant celui-ci, avec un panneau « Venez tous à vélo ! ». Une incitation concrète qui porte ses fruits.  Pour le groupe de 35 cyclistes venus de la Porte Maillot, « une belle expérience, le vélo embarque tout le monde, de niveaux différents, d’âges variés » explique Clarisse, 23 ans. « On s’attend, on discute aussi, on fait connaissance, on rigole, on se dépasse soi-même aussi et ça fait plaisir » ajoute Guillaume, 27 ans.

Venir en vélo peut être aussi l’occasion d’en faire la promotion, comme l’ont constaté Elorrie et Alexandre, 25 et 26 ans, venus en pino car Elorrie se remet tout juste d’une fracture de la cheville.  « Plusieurs personnes que nous avons croisées étaient intriguées par ce modèle inédit, et nous étions ravis de répondre à leurs questions. » Tandem unique en son genre, le pino permet de transporter 2 personnes (adultes et enfants de tous âges) et leurs bagages sur 2 roues. Sur ce tandem bien particulier, la personne située à l’arrière -le pilote- est assise sur la selle et dispose d’un guidon qui actionne la petite roue directrice située à l’avant du vélo. C’est également le pilote qui change les vitesses et actionne les freins à disque. La personne située à l’avant du vélo est assise sur un siège, à la façon des vélos couchés, et dispose de son propre pédalier, en position horizontale.

Clément est tout heureux d’avoir fêté ses 25 ans le jour-même, avec des gens qu’il ne connaissait pas, trouvant vraiment rigolo de se retrouver ainsi avec des scouts, tous à vélo ! Armel, 47 ans, venu à vélo par conviction, a vu que c’était tout à fait possible, notamment depuis une gare (Meulan ou Cergy le Haut) et conseillera volontiers à d’autres groupes d’oser se lancer. « C’est tellement sympa à faire avec des jeunes » ajoute Aurélie 52 ans. Et de conclure : « à la prochaine assemblée générale, chiches d’avoir plus de vélos que de voitures ? »

Pour relever le défi vélo toute l’année, retrouve la fiche pratique liée au vélo dans le kit conversion écologique, dans l’espace Ressources.