Nous sommes convaincus que la méthode scoute est un formidable levier éducatif pour chaque jeune, et qu’une société plus fraternelle est possible. Ainsi, nous faisons de nos groupes, ou de nos activités ponctuelles, des espaces de vivre ensemble dans lesquels chaque jeune a une place. Aborder les questions de diversité ne signifie pas adopter une posture prétendument neutre, ne pas « voir » les différences : elles existent et nous influencent. Au contraire, il s’agit de prendre conscience de ces différences et de travailler à accueillir chacun et chacune dans sa singularité, en acceptant d’aller vers l’autre, pour permettre à chaque jeune de s’épanouir.
Vivre ensemble
Afin que chaque jeune trouve sa place, il est nécessaire de se questionner individuellement et en maîtrise : ai-je conscience du regard que j’ai sur les jeunes ? Ai-je conscience des appréhensions ou stéréotypes que je peux avoir lorsque je suis face à des personnes qui sont très différentes de moi ? Ces questionnements sont un premier pas vers une posture éducative plus consciente, bienveillante et sécurisante.
Puis, les expériences communes, les discussions, les jeux, la vie quotidienne vont permettre aux jeunes et aux membres de la maîtrise de réduire la distance, de se comprendre et de construire une complicité. Dans la rencontre, se familiariser avec l’autre prend du temps, il faut l’accepter.
« Nous constatons que dans toutes nos périphéries […] le scoutisme se vit peu, ou ne se vit plus. Ce constat, nous devons le transformer en une mobilisation forte. Dès maintenant. Car c’est par notre capacité à enthousiasmer tous les jeunes de notre époque, à rencontrer leurs attentes, leurs désirs d’agir que nous vivons notre fidélité au scoutisme. »
Résolution Semeurs de scoutisme, AG 2017.
Passer à l’action
• Échanger régulièrement pour s’adapter à chacun et chacune : entre membres de la maîtrise, avec les personnes qui vous accompagnent et vous soutiennent, avec la famille ou les aidants des jeunes… C’est collectivement que vous trouverez des solutions pour répondre aux besoins de chaque jeune.
• Agir : proposer du scoutisme et du guidisme, même ponctuel, à des jeunes qui en sont éloignés. Ils et elles sont présents, même à côté du local !
• Se questionner et prendre le temps : accueillir tout le monde, c’est avant tout une posture. Cela ne veut pas dire que l’on agit de manière parfaitement adaptée à chaque fois mais que l’on a envie de se questionner, de tester des adaptations et de les évaluer, d’être attentif à chacun et chacune. De nombreux outils existent et peuvent vous aider : « le jeu des équipes de la diversité », « l’arbre des religions », les fiches handicap…
S’adapter
Chaque unité doit se construire en fonction des jeunes qui la composent. Il ne s’agit pas de demander aux jeunes de devenir quelqu’un d’autre, de laisser une partie de leur identité à la porte, mais bien de permettre à chacun et chacune de devenir pleinement qui il ou elle est, d’exprimer ses talents, de grandir, d’apporter un peu de soi aux autres et de se laisser nourrir par le collectif.
Par exemple, si vous accueillez un jeune d’une autre religion, il découvrira la religion catholique tout en vivant sa foi. Tu peux créer des échanges en proposant des temps spirituels adaptés à tous et toutes. Des outils existent pour faciliter la découverte des religions ainsi que le dialogue interreligieux.
Si vous accueillez un jeune avec un trouble autistique, qui a du mal à se lier avec les autres et n’a pas les mêmes « codes sociaux » que les jeunes de l’unité, assure-toi qu’il se sente à l’aise en étant attentif aux éléments qui peuvent le mettre en difficulté. Il est aussi possible d’adapter le rythme de la vie quotidienne et les jeux pour lui.
Si vous accueillez un jeune qui parle le français avec des difficultés, prends le temps de répéter les règles d’un jeu avec des mots différents, d’utiliser des visuels ou de proposer à un jeune de lui traduire ou expliquer ce qui se dit.
Pour adapter l’accueil à chacun et chacune, il est essentiel d’entretenir le lien avec les familles, les éventuels aidants ou toute autre personne de l’entourage du jeune.
S’adapter aux besoins de chaque jeune est donc un élément essentiel de la posture éducative ; cela nécessite du temps, de la créativité et de la volonté mais c’est ainsi que tous les jeunes de l’unité trouveront leur place et grandiront.
« Au nom de l’Évangile, de notre mission d’utilité publique, de notre appartenance aux organisations mondiales du scoutisme, notre mouvement est ouvert à tous, sans élitisme, sans distinction de culture, de croyance ou d’origine sociale. Il se veut communauté ouverte. »
Projet éducatif